Nous avons passé quelques jours à Toulouse, notre ville de cœur dans laquelle nous avons vécu 10 ans. D’abord pour nous rassasier de son ambiance apaisante, sa douceur de vivre et de sa rositude chatoyante, et aussi parce que Lionel y avait une session d’accélération de l’OpenTourismLab (OTL) de 2 jours.
Pendant que monsieur se faisait accélérer, nous avons fait le tour des copains, d’abord chez nos jardiniers favoris Anne et Laurent, puis chez nos randonneurs préférés Gaëlle et Pierre.
C’est d’ailleurs ici qu’on a fait un peu d’école pour les enfants (juste un peu, histoire de se rendre compte que la tablette ne marchait pas et que l’ardoise pour travailler le graphisme avec notre gaucher d’Eliot, c’est pas vraiment pratique). Et puis on a aidé Pierre dans l’entretien de ses ruches, et ça c’était drôlement plus intéressant. Il a fallu enfiler les combinaisons avant d’aller enfumer les abeilles, faire défiler les rayons pour repérer où la reine s’était faufilée et la marquer au marqueur indélébile afin qu’elle se fasse remarquer au premier coup d’œil affûté.
On en a profité pour lire des livres sur la vie des abeilles, et on a bu les explications inépuisables de Pierre. On a appris ce qu’était une alvéole, une larve, une nymphe, le cycle de vie de l’abeille (d’abord nettoyeuse, puis nourrice, puis bâtisseuse, puis elle fait l’intendance, puis gardienne, et enfin butineuse jusqu’à la fin de sa vie). Le rôle de la reine et l’organisation de la colonie n’a presque plus de secrets pour nous.
Enfin, comble de l’apiculteur, on a vu une ruche essaimer en direct-live, et Pierre planter ses rayons dans tous les arbres du jardin pour essayer d’attirer cette nouvelle colonie.
Bref, une vraie découverte et une vraie régalade. Merci les amis pour cette expérience fantastique, et aussi pour le bon miel qui a fini dans nos bagages!
Lionel ayant fini de se faire accélérer par l’OTL, on a repris la route dès le vendredi matin (J9), le long du canal Entre-Deux-Mers (qui relie Toulouse à Bordeaux).
A ce propos, petite conversation délicieuse entre Eliot, Anaïs et Manon lorsqu’on est arrivé sur le Canal du Midi (de Montlaur à Toulouse):
Manon : - Ça y est, c’est le Canal du Midi!
Eliot : - Ah bon, et c’est ici qu’on pic-nique!
M : - Non non, c’est pas prévu de manger ici…
E : - Ah bon? Ben alors pourquoi on l’appelle le Canal DU MIDI ?!?
(là, toute le monde éclate de rire et Anaïs répond à cette question pertinente, le plus sérieusement du monde)
A - Moi je sais et je vais t’expliquer : c’est parce qu’il a été construit à midi.
CQFD
(à noter pour demain : refaire l’école au plus vite, et insister sur les matières : sciences et découverte du monde)
Bref, revenons à notre canal Entre-Deux-Mers.
Que dire ? Pratique, sécure, régulier, plat légèrement descendant, paysages agréables… le rêve du vélocycliste.
On s’est régalés de découvrir la « pente d’eau » à Montech. C’est un ouvrage d’art de 1974, qui permettait aux bateaux de squeezer 5 écluses et ainsi de gagner du temps. C’est une sorte d’ingénieux ascenseur à bateaux : un énorme bouclier à ventouse, actionné par des machines en forme de funiculaire, pousse l’eau sur une pente douce de sorte que les péniches restent toujours en flottaison, et qu'elles avancent ainsi. L’ouvrage n’est malheureusement plus actif (trop coûteux à restaurer), et c’est bien dommage (car les écluses ne permettent pas aux bateaux de plus de 30m de passer, alors que la pente d’eau accueillait ceux jusqu’à 60m), mais il a été réhabilité comme un musée à ciel ouvert, très agréable et instructif.
Après cette petite pause ludique, on continue sur le canal, mais on le trouve un peu monotone.
Alors on trace le long du canal. Objectif Agen.
C’est un peu ambitieux, car c’est 117km au total dans la journée. On y croit, pas une seule montée pour pomper nos batteries, on va bien voir.
Mais c’est sans compter sur le vent de face.
Et c’est donc surtout Lionel qui a vu. Grand seigneur, il nous a échangé nos batteries vides après 85km contre les siennes, et il a fini les 30 derniers km en musculaire, avec une Anaïs quand même aidante (ça sert à ça, un tandem!)
Nous sommes arrivés à Agen à 19h passées, lessivés mais attendus au Café Vélo.
Le Café Vélo d’Agen est un café-concept, relais d’accueil pour les cyclistes, qui peuvent se réchauffer, prendre un café ou manger, dormir, et même réparer leur vélo (ou en louer un autre). Il est situé juste en dessous du Pont-Canal, le long de la voie verte, dans le bâtiment de l’ancienne compagnie des eaux. La bâtisse est superbe, magnifiquement restaurée dans un style industriel, ingénieusement agencée pour contenir dans des gros cubes de quoi dormir, se laver, manger et réparer. Une belle réussite!
Et surtout, l’accueil y est fait par Samia, la lumineuse gérante des lieux, qui nous a réchauffé les muscles avec son délicieux repas chaud improvisé (samossa et tajine, que demander de plus?).
Nous sommes restés donc 2 nuits dans ce lieu atypique et reposant. Nous avons loué un petit vélo pour Eliot, frustré de ne pas pédaler librement dans le suiveur, et nous avons visité Agen (un peu sous la pluie).
Nous avons fait un peu d’école à la maison, étudié comment fonctionnent les écluses, arpenté le Pont-Canal (magnifique prouesse architecturale, le canal passe au-dessus de la Garonne).
Le deuxième soir, nous avons partagé le dortoir avec Alice, une cycliste qui rejoint les Landes depuis Toulouse, pour aller y construire une tiny-house avec des amis. C’est une mini-maison sur remorque, une éco-construction en bois, nomade. On a donc passé une soirée très amicale avec Samia et Alice autour de pizzas, à parler des jours à venir, de planches et de roues, de concepts et d’aventure.
C’est donc tout reposés et boostés que nous avons repris la route le matin du dimanche, J11 de notre voyage.
Notre objectif est toujours le Médoc, mais on a décidé d’abandonner le canal pour remonter par le Périgord.
Et quel bon choix…